Dans la première grande salle de l’exposition d’Iván Argote, à la galerie Perrotin à Paris, trône un obélisque déchu. L’érection habituelle du monument s’est transformée en débandade, et la colonne gît allongée au sol dans ses formes molles, avec son pyramidion, telle une capote dorée, en berne. Le symbole phallique a indéniablement pris un coup sur la tête et le signe d’autorité est devenu impuissant. L’attaque en dérision se double, en prime, d’une performance sculpturale et d’un défi au volume, puisqu’on se demande comment l’œuvre de grande dimension (9,12 m de long, sur 3,79 de haut et 1,80 de large) réalisée principalement en béton et en bois a pu, même en morceaux, rentrer dans l’espace.
Dans la salle contiguë, une vidéo montre comment Argote est intervenu de façon également iconoclaste sur la célèbre sculpture représentant Christophe Colomb, devant le port de Barcelone, en bas de la Rambla. L'artiste a escaladé de nuit le monument, et a d'abord essayé de l'enflammer, l'ayant préalablement arrosé de téquila. «Mais comme cela ne marchait pas trop, j'ai changé pour de l'absinthe. Là, ça brûlait bien, j'en buvais en même temps, je filmais dans une sorte de rituel.»
Griffes. Un peu plus loin dans l'exposition, la première animation en 3D met en scène trois petits lions impériaux, celui des Médicis à Florence, celui de la Cité interdite à Pékin et celui de Babylone, en Mésopotamie. On les voit ici transformés en chatons jouant à