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Alejandro Cesarco à perte de vues

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Au Plateau, à Paris, une rétrospective des travaux de l’Uruguayen montre l’intérêt de celui-ci pour les thèmes du regret et du deuil, en passant par l’univers de l’enfance.
publié le 11 février 2014 à 17h06

Dans la revue de presse étrangère consultable à l’entrée du Plateau-Frac Ile-de-France, à Paris, on voit beaucoup Alejandro Cesarco en compagnie de John Baldessari, il y a sept ans, à l’époque où il était un jeune artiste uruguayen qui monte. Il a aujourd’hui 38 ans. Dans l’exposition elle-même figurent en bonne place Felix Gonzales-Torres et Julie Ault, leur amie collectionneuse et critique.

Un peu partout, Duras et Barthes. Un film entier (If in Time, 2012) jouant avec les images du Bonheur, d'Agnès Varda. Les influences ne sont pas cachées ici, ni lâchées d'en haut comme des crachats snobinards. Plutôt la matière même de l'art, en tant qu'il serait apprentissage du voir. Barthes, justement, ailleurs : «Je vis selon la littérature, j'essaie de vivre selon les nuances que m'apprend la littérature.» L'œuvre de Cesarco fonctionnerait comme cela, un usage de la vie recouverte et consolée par les regards d'autres artistes, d'autres amis.

Le titre de cette minirétrospective Cesarco est un concept freudien, «Secondary Revision». L'élaboration secondaire est ce travail de censure qui vise à la fois à formaliser le rêve et le rendre racontable, le recoudre tout en trichant avec sa bourre. Freud suppose cette élaboration incluse dans le travail du songe, consubstantielle, influençant et triant a priori «le fond des pensées du rêve». Ainsi faut-il se saisir de cette exposition comme d'un récit faisant allégeance à notre instinct d'