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Un Titien aux petits soins

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En restauration au Louvre depuis trois ans, la toile du peintre italien n’a pas livré tous ses mystères.
«La Vénus du Pardo» avant et en cours de restauration. (Photo Daniel Vigears et Jean-Louis Bellec. C2RMF)
publié le 12 février 2014 à 19h16

Dans le secret du Louvre, Marie Lavandier, directrice du centre de recherches et de restauration des musées de France, se penche sur un grand malade. Treize ans que la Vénus du Pardo de Titien est alitée. Très atteinte par les ravages du temps, elle a été décrochée de la salle où elle voisinait avec la Joconde, pour être soignée. La restauration proprement dite, entamée il y a trois ans, doit se poursuivre quelques mois. Selon la politique de transparence adoptée par le Louvre, il s'agissait là d'un bilan d'étape. Il serait formidable que cette logique conduise, au moment du raccrochage, à une exposition sur ces années d'études.

Nymphe. La plus grande composition mythologique du peintre vénitien (près de 4 x 2 m), trimballée de Venise à Paris, de Madrid à Londres, rentoilée deux fois, a subi plusieurs restaurations et repeints. «C'est la restauration la plus compliquée que nous ayons jamais connue», dit Vincent Pomarède, chef du département des peintures.

Les scientifiques ne peuvent pour autant en percer tous les mystères. Ce paysage a toujours déconcerté. Au centre, un satyre dénude une nymphe endormie, tout en jetant un œil inquiet à un Cupidon prêt à lui décocher sa flèche. Entourée de palabres amoureuses dans les bois, cette vue est curieusement prise dans des scènes de chasse. On peut toujours gloser sur le sexe, la mort, l’instinct et la nature sauvage… en réalité, le message est si obscur que le tableau a