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Aslan, croqueur de femmes

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Des unes de «Lui» aux affiches des Grands Boulevards, le dessinateur de pin-up aura marqué une époque et une génération de garçons. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans.
Pin'up du magazine «Lui» d'avril 1964. (Photo CDE4, Aslan, Paris 2014.)
publié le 14 février 2014 à 18h46

Aslan est mort le 11 février au Québec où il vivait depuis 1995. Aslan ? Mais qu'est-ce ? On dirait tellement un pseudonyme que c'en était un, celui d'Alain Gourdon, né à Bordeaux en mai 1930. Non pas tant un nom de plume qu'un nom propice au coup de pinceau, à l'instar de sa signature stylée qui durant plus quarante ans est apparue aussi bien au pied des affiches pour les revues du Lido ou des Folies Bergère que pour griffer la pin-up du mois dans le magazine Lui, dès sa création en 1963. Un illustrateur dirait-on.

«Un sujet inépuisable»

Sur le site qui lui est dédié, Aslan s'autodéfinit «comme peintre et sculpteur intimiste hyperfiguratif. Je suis amoureux de la nature et de ses lois. Je peins et sculpte la femme, le plus beau sujet donné aux artistes, car il est inépuisable et éternel.» Un peu désuet, un rien gênant, un brin misogyne, sans doute réac. Mais, tout aussi fondamental, un des derniers représentants d'une école buissonnière de l'illustration à la française, dont les autres glorieux seraient Michel Gordon, le frère aîné d'Aslan, qui enlumina bien des couvertures des polars publiés par le Fleuve noir (dont les San Antonio) ; Angelo di Marco, prince du fait divers illustré, qui fit les très beaux soirs et unes du magazine Détective. Et, au plus haut de ce firmament, René Gruau, immortel de la réclame pour le parfum Eau sauvage et le Rouge baiser ; ou enfin le délicat Pierre-Laurent Brenot, chantre des trottins parisiens, dactylos et autres petites mains en ling