L’événement, qui secoue le quartier Drouot, est inédit : lourdement sanctionnée pour manquements à la réglementation, une société de ventes aux enchères, Europ Auction, est mise en liquidation. Cet épisode risque de ranimer la réputation sulfureuse du marché de l’art parisien, d’autant que la guerre est déclarée tous azimuts entre les protagonistes.
Installée en face de Drouot, où elle tenait ses ventes, Europ Auction ferme boutique. Son dirigeant, Camille Bürgi, va se replier sur son activité d’antiquaire (distincte des ventes aux enchères). Il s’avoue incapable d’entretenir une entreprise de quinze employés suspendue pour neuf mois. Née en 2000, ayant essayé de s’implanter sur le marché du mobilier, sa compagnie souffrait déjà d’une année 2013 difficile.
Imbroglio. L'instance de régulation, le Conseil des ventes, a manifestement voulu frapper fort, après des sanctions beaucoup plus symboliques qui lui ont valu les sarcasmes de la profession. Interdits d'exercice trois mois, les deux commissaires-priseurs officiant pour la société, Didier Lafarge et Nathalie Vermot, ont obtenu en référé de pouvoir maintenir leur activité, dans l'attente d'une décision sur le fond. Ils entendent contester aujourd'hui même, devant la cour d'appel de Paris, une sanction estimée «démesurée». Mais reconnaissent les faits retenus contre eux.
Conduite par une magistrate très engagée, depuis promue au pôle financier, Eliane Houlette, l’enquête lève un voi