Copi fut à la fois le comble de l'exubérance et le comble du minimalisme, si tant est que le minimalisme en ait un. Né Raúl Natalio Roque Damonte Botana le 20 novembre 1939 à Buenos Aires, il est mort du sida à Paris le 14 décembre 1987, après avoir été dessinateur, romancier, nouvelliste, danseur, homme et femme de théâtre - à savoir auteur, metteur en scène, acteur et actrice. Enfant de la bonne bourgeoisie progressiste portègne, Copi parlait anglais, français et italien, en plus de l'espagnol. En 1943, sa famille doit d'abord s'exiler en Uruguay après un coup d'Etat militaire, puis son père se retrouve consul d'Uruguay à Reims - après un passage par l'Irlande -, tant la diplomatie est mouvante dans ces régions. Vient de paraître un volume d'anthologie de ses dessins dans le Nouvel Observateur, Hara-Kiri et Charlie Hebdo entre 1965 et 1979. C'était pas banal, ça le reste.
Pauvres pauvres
Quand surgit en 1965 la Femme assise dans le Nouvel Observateur, les lecteurs n'avaient jamais vu ça. A la minceur du trait du dessinateur répondent celles de l'intrigue et du personnage. Une dame sommairement dessinée et non moins sommairement assise sur une très simple chaise débite parfois quelques phrases et, sinon, préfère se taire. Un poulet est un de ses interlocuteurs privilégiés, Copi publiera d'ailleurs dès 1966 Les poulets n'ont pas de chaise. La dame tricote ou tape à la machine, mais parler et se taire demeurent ses activités principales. L