Menu
Libération
REPORTAGE

Arty turcs

Article réservé aux abonnés
Rencontre avec sept acteurs de la vigoureuse scène artistique d’Istanbul. Où l’on retrouve la verve et le bouillonnement des événements de la place Taksim.
publié le 4 mars 2014 à 16h46

Quand ont démarré les événements autour du parc Gezi à la fin du mois de mai 2013, l’attention de nombreux commentateurs s’est portée sur la foule hétéroclite qui défiait les forces de l’ordre près de la place Taksim. La solidarité à l’égard des manifestants a fait le tour du monde. Le hashtag #occupygezi s’est diffusé sur les réseaux sociaux, repris par de nombreux internautes jusqu’à l’actrice Tilda Swinton.

Mais les émeutes ont également orienté les projecteurs sur Istanbul, l’un des lieux importants de la création culturelle et intellectuelle contemporaine. Dans la plus grande ville (environ 13 millions d’habitants) d’un pays qui connaît un fort développement économique et des mutations socioculturelles massives, le changement est partout. Un fameux changement qui se retrouve au centre des innombrables débats agitant toute la Turquie, des forums citoyens improvisés dans les parcs jusqu’aux tribunes médiatiques.

Pour le comprendre, le visiteur lambda n’a qu’à déambuler dans les différents quartiers de la ville, entre patrimoine ottoman et modernité architecturale, dans des zones que les gigantesques projets immobiliers risquent de modifier durablement – sans parler de la dimension écologique, souvent occultée. C’est le long de l’avenue piétonne Istiklal, dans Beyoglü, sur la rive européenne, que se concentrent les galeries, centres culturels, boutiques de mode, boîtes de nuit électro, restaurants dans l’air du temps. Dans de petits périmètres, l’on retrouve agglutinés des é