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Collection

Le grand dessein des beaux-arts de Rouen

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Le musée a dressé l’inventaire d’un millier de ses dessins français du XVIIIe siècle.
La verrière du Musée des Beaux-Arts de Rouen. (Photo Frédéric Bisson. Flickr)
publié le 5 mars 2014 à 19h46

Le musée des beaux-arts de Rouen a effectué un remarquable travail sous l'égide de Diederik Bakhuÿs, son conservateur, pour inventorier sa collection d'un millier de dessins français du XVIIIe siècle, avec le concours de plusieurs historiens de l'art, dont il publie les meilleures pièces dans un catalogue de référence (1). Ce fonds provient pour l'essentiel de la donation, en 1975, d'un marchand parisien pionnier en la matière, Henri Baderou, qui céda 5 000 feuilles et 333 tableaux au musée.

Dans le catalogue, Pierre Rosenberg, ancien conservateur du Louvre, trace un portrait vivant de ce passionné qui avait travaillé avec le collectionneur Frits Lugt, dont le physique de vautour déplumé ne passait pas inaperçu à Drouot. Inlassable curieux, il découpait et annotait minutieusement des documents sur tous les sujets, qu’il rangeait dans des boîtes récupérées nuitamment du magasin de chaussures voisin du faubourg Saint-Honoré. Et il a ouvert l’intérêt pour le dessin, trop longtemps négligé.

Raretés. Certains de ses ouvrages n'ont pu encore être attribués, comme cette amusante figure de l'ignorance guidant la main du peintre. Curieusement, un chroniqueur aussi brillant de son temps que Saint-Aubin, que Baderou appréciait pourtant, nous manque un peu dans cette période de sa collection. Mais de ces chefs-d'œuvre ressortent des têtes de vieillards de Boucher, Fragonard ou Lemoyne, une brillante allégorie tracée d'un foisonnement nerveu