Fausto Melotti (1901-1986) est un artiste italien peu connu dans nos contrées, bien moins que son compatriote, Lucio Fontana, avec qui il entretint une longue amitié jusqu’à sa disparition en 1968. La renommée, dans son pays même, lui est venue sur le tard, au milieu des années 60. Raison de plus pour découvrir, à la galerie Karsten Greve, à Paris, son monde mélodieux et poétique, qui conjugue la figuration, l’abstraction, et le théâtre.
Le XXe siècle a un an lorsque Melotti naît à Rovereto, petite ville de la province de Trente, au nord de la plaine du Pô. Il grandit dans une famille dont chaque membre jouait au moins d'un instrument, son oncle n'est autre que le pianiste Maurizio Pollini. Ingénieur de formation, Melotti choisit finalement de se consacrer à la sculpture, mais la musique restera au centre de sa réflexion artistique. Il aurait pu faire sienne la phrase de Walter Pater : «Tout art aspire à la condition de la musique.»
En 1935, il adhère aux abstraits milanais et expose ses premiers travaux à la galerie de Millione. Le critique Carlo Carrà soulignera alors que l'œuvre de Melotti «est intelligente mais que ce n'est pas de la sculpture». Cette incompréhension va mettre en sommeil ses aspirations artistiques, et le pousser à une reconversion dans la céramique et l'enseignement.
C’est seulement en 1967, après ces années de traversée du désert, que son succès s’affirme, lors d’une exposition à Milan, à la galerie Toninelli. Depuis, les expo