Ce n’est plus un revival, mais un déferlement. Les vieux briscards de Support(s) / Surface(s), un mouvement artistique 100 % masculin, français (et même régional, Nice, Sète, Montpellier, pour l’essentiel), marxiste et structuraliste jusqu’à la caricature, éphémère (1969-1972) et quasi inexistant sur le marché, sont partout. En France, en Europe, et jusqu’aux États-Unis, qui les avaient pourtant boudés jusque-là.
À Los Angeles, l'avisée galerie Cherry and Martin vient de leur consacrer une exposition dont le titre parodie celui de la comédie musicale qui fit découvrir Jacques Brel aux Américains en 1968, Supports/Surfaces is Alive and Well. Quelques critiques d'art francophiles comme Saul Ostrow et Raphael Rubinstein avaient préparé le terrain new-yorkais dans les années 90, mais c'est avec l'exposition Le tableau (en français dans le texte), organisée en 2010 par la puissante galerie Cheim & Read, que cette nouvelle vogue a pris de l'ampleur. Et pour cause : les œuvres historiques de Support(s) / Surface(s) annoncent, avec quarante ans d'avance, celles des nouvelles stars du marché de la peinture américaine, Sam Falls, Wade Guyton, Jacob Kassay, Oscar Murillo ou Lucien Smith.
En déconstruisant le tableau, le réduisant parfois à la seule structure de son châssis (Daniel Dezeuze), en ramenant la toile au statut du linge domestique (Noël Dolla ou Claude Viallat), les douze apôtres athées de Support(s) / Surface(s) ont donné, il est vrai, un sacré coup de jeune à la pein