Article réalisé dans le cadre du «Libé des écrivains».
Le LaM, à Villeneuve-d’Ascq (Nord), présente une exposition Meret Oppenheim (1913-1985). Un événement rare, d’abord parce que c’est la première rétrospective en France depuis 1983 ; ensuite, à cause de son cadre. Le LaM, Lille métropole, musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, a cette singularité de regrouper trois domaines. Il nous invite à une traversée temporelle et symbolique : nous obligeant à prendre conscience de la fragilité des frontières, de l’arbitraire des marges, et que ce sont souvent les avatars de l’existence qui décident de l’éclairage dans un musée ou de l’enfermement dans un hôpital. Ici, les deux communiquent. Un espace rêvé pour une artiste comme Oppenheim qui n’a cessé de lutter contre les classifications en genres (qu’il s’agisse d’art ou de sexe), et de refuser toute appartenance à un groupe.
Dans son Manifeste du surréalisme (1924), Breton s'imagine propriétaire d'un château. Il y reçoit la visite de Picabia (dans sa galerie des glaces !), ou de Picasso. Il abrite à demeure Eluard, Aragon, Desnos, Artaud et «tant d'autres encore et des femmes ravissantes, ma foi». Les femmes occupent leur place classique - décorative.
Lorsqu’à l’âge de 18 ans, elle débarque de Berlin à Paris, elle a tout pour ravir les surréalistes. Elle arrive accompagnée de son amie peintre Irène Zurkinden. Elle est d’une beauté remarquable, parle peu : l’égérie parfaite ! Et c’est bien cette image