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EXPO

Quai-Branly : dossier d’initiés

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Le musée parisien dévoile les masques, statuettes et secrets des rites initiatiques des tribus de la forêt guinéenne.
Masque Toma, Libéria. (Photo Musée du Quai Branly. Claude Germain)
publié le 21 mars 2014 à 20h06

Il suffit de regarder la provenance des masques Angbai du groupe des Toma - huit sur les neuf présentés viennent des collections du Quai-Branly - pour se rendre compte que «Bois sacré, initiation dans les forêts guinéennes» est une exposition dossier. C’est l’expression pour qualifier une présentation, ici sur la mezzanine Est, d’œuvres sélectionnées en majorité dans les collections du dit musée.

Cela n'enlève rien à la qualité de l'ensemble. Au contraire, puisque composé d'une soixantaine de pièces il donne des renseignements d'autant plus précieux sur les populations de cette région et sur leurs créations que c'est la première fois qu'une manifestation est consacrée au Poro, le rituel d'initiation créé, sans doute au XVIe siècle, par les Toma de Guinée, avant de s'étendre alentour.

Aurélien Gaborit, le commissaire, a travaillé plusieurs années sur le sujet pour aller à la pêche aux rares informations et pour recontextualiser les objets, depuis leur création jusqu’à la compréhension de leur utilisation, avec l’aura de secret qui les entoure.

Les masques Angbai sont d'ailleurs un bel exemple de cet aspect puisqu'à l'exception d'un seul d'entre eux ils figurent un visage sans bouche. Une façon encore plus radicale de dire «bouche cousue». Leur alignement permet en outre de constater les riches variantes qui les caractérisent et témoignent, malgré la stylistique formelle très codifiée, de la créativité du (des ?) sculpteur(s), notamment dans les motifs abstrai