Mapplethorpe et Michel-Ange, Mapplethorpe et Man Ray (Rrose Sélavy), Mapplethorpe et Hippolyte Flandrin (mais là, ça ne compte pas, Flandrin s’étant dissous dans l’imagerie gay), voire, comme on l’a suggéré ci-contre, Mapplethorpe et le minimalisme américain. Donc, pourquoi pas aussi Mapplethorpe et Rodin, tant il est clair que, comme chez Warhol, l’histoire de l’art est entrée pour lui au répertoire des formes populaires, toujours déjà là, hantant le regard, modélisant la réalité et par-delà lesquelles, contrairement à Warhol, il va tenter de retrouver un poil (voire une touffe) d’humanité.
Sauf que Rodin n’est pas lisse et calme comme les Cupidon et les Mercure vus au Grand Palais. C’est donc moins comme icône citable et réutilisable qu’on pourrait le retrouver chez Mapplethorpe, qu’en tant que figure d’un romantisme qui voit en l’œuvre un être vivant plutôt qu’un idéal figé.
L'exposition qui s'ouvre dans deux semaines au musée Rodin à Paris va ainsi tenter de montrer la ressemblance des enjeux créateurs chez les deux hommes, pour qui, écrit la directrice du musée, «le vrai médium est la lumière, le vrai enjeu, de la sculpter, de la mettre en espace, dans une quête paradoxale de l'immatériel.»
Au jeu des ressemblances, on s'arrêtera donc, par exemple, sur telle «ligne de fuite» qui va pareillement «du cou vers la tête» dans le Robert Sherman (1983) de l'un et la Tête de la Luxure (1882) de l'autre. On sera peut-être moins convainc