Tiens, revoilà Le Sidaner ! L'œuvre de ce peintre méconnu, qui évolua entre symbolisme et sage postimpressionnisme, est célébrée dans quatre musées du nord de la France. Drôle de chose que le retour d'un artiste un peu oublié. Cherche-t-on à faire remonter sa cote ? L'œil actuel a-t-il redécouvert quelque aspérité dans ses toiles ? Ni l'un ni l'autre. La cote d'Henri Le Sidaner (1862-1939) se porte bien, les bons tableaux s'échangeant parfois pour plus de 100 000 euros. Et l'œuvre n'a pas de double fond : elle est «légère et silencieuse», son auteur est amateur de la «belle ordonnance des choses nocturnes et des arbres qui pleurent dans l'ombre» - bref, Le Sidaner reste un intemporel «peintre de l'intimité la plus discrète», selon les appréciations de ses contemporains.
Découvertes. Le Sidaner eut une longue heure de gloire, du début du XXe siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Ses tableaux se vendaient bien, jusqu'aux Etats-Unis, où privés et institutions posséderaient aujourd'hui 500 de ses œuvres (sur un total de 1 500 environ). Mais l'homme ne fut ni un génie précoce ni un révolutionnaire : il a pioché dans les avant-gardes ce qui pouvait servir son goût de la métaphore tranquille. Après une belle carrière, son nom disparut après-guerre des dictionnaires de peinture : il n'avait ouvert aucune voie nouvelle et son œuvre très variée n'avait pas le genre de personnalité que l'on repère du premie