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Critique

Trash Gordon

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Un ensemble de 82 œuvres de l’artiste écossais Douglas Gordon, réalisées à partir de 1992, entre dans les collections du musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
publié le 9 avril 2014 à 18h36

C'est dans la salle 20 des collections permanentes du musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Une grande boucle de vieux téléviseurs dans le noir, posés sur des caisses de Pilsener. Des mains qui font des trucs, des corbeaux, des charmeurs de serpent, des scènes de ciné iconiques au ralenti, en boucle, en miroir, comme le «You talkin' to me ?» de Taxi Driver, toutes à peu près dans le même format, petit, pas très visible. L'exposition Pretty Much Every Film and Video Work From About 1992 Until Now (A peu près toutes les œuvres en film et vidéo de 1992 à aujourd'hui) ne date pas d'hier, mais de 2003. Elle a déjà été montrée au même endroit en 2006, mais elle se complète d'année en année, revient cette fois dans une nouvelle présentation, circulaire et non plus frontale.

Cosmologie. Si ce n'est pour l'art, on connaît Douglas Gordon au moins par le foot (Zidane, un portrait du XXIe siècle, réalisé avec Philippe Parreno en 2006) ou le rock, avec la tournée 2010 de Rufus Wainwright. On a entendu parler de son 24 Hour Psycho (1993), une projection du Psychose de Hitchcock étirée sur vingt-quatre heures, image par image. Quand il s'assoit en face de vous, c'est déjà le mec le plus sympa du monde, en plus d'être écossais. D'ailleurs, il finit par le dire en rigolant : «Je suis attiré par le négatif, c'est pour ça que je suis si gentil.» On s'attable, une bouteille de vin