Oooh, c’est beau. Ça ressemble à des nuages, dit untel. Au paradis, dit un autre. Au tunnel lumineux juste après la mort, disent ceux qui ont forcé sur le spritz. C’est dans le hall d’entrée du Palazzo Grassi, fondation François-Pinault, une installation de Doug Wheeler qui ressemble à un James Turrell, sauf qu’on peut rentrer dedans. C’est bleu.
On met des chaussons pour ne pas saloper le sol, on avance, à un point on ne voit plus rien, on croit qu'on va tomber. Et puis non. Tout au bout, on distingue son ombre sur la paroi incurvée. Ce n'est plus l'infini, on est presque rassuré. Après, il faut revenir à la nage, un peu sonné. L'ouverture de «l'Illusion des lumières» est donc en rapport direct avec le titre de l'exposition. Comme un peu plus loin les œuvres de Dan Flavin ou de Julio Le Parc, qui semblent rescapées du raz-de-marée optique ayant englouti Paris ces deux dernières années, entre «Néons» à la Maison rouge et «Dynamo» au Grand Palais. Il y a vingt artistes présentés, un par salle, à l'aise. En flânant, on a l'impression de relire tous les articles qu'on a écrits l'an passé. Par exemple, dans l'édition numérique de cet article, vous pourrez cliquer sur les pages consacrées à Philippe Parreno, Eija-Liisa Ahtila, Julio Le Parc, Danh Vo et Doug Wheeler. D'autres ne sont pas des inconnus : Marcel Broodthaers (le Salon noir, 1966), Gilbert and George (Dead Boards n°11, 1976), General Idea (White Aids, 1993) ou Bertrand Lavier (Ifafa III