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Arts déco

Le vernis Martin, laque supérieure

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Les Arts décoratifs, à Paris, mettent à l’honneur cet artisanat français en vogue au XVIIIe siècle.
Ce type de décoration était avant tout destiné aux voitures. (Photo Luc Boegly)
publié le 29 avril 2014 à 19h36

Alors que les grandes nations rivalisaient pour décorer leur mobilier de laque, la France a été la seule à utiliser le mot de «vernis» pour désigner son procédé : le «vernis Martin», du nom d'une famille d'artisans particulièrement doués, est même resté une fierté nationale. Le musée des Arts décoratifs évoque cette mode qui fit fureur au XVIIIe siècle en réunissant un bel ensemble de 300 meubles et objets. De plus, son directeur, Olivier Gabet, a eu l'heureuse idée d'extraire un échantillon d'objets importés d'Extrême-Orient, à l'origine de cet engouement. Une opportunité rêvée d'observer les flux de cultures et de savoirs aboutissant à la cour de France. Hélas, la vaisselle et les paravents venus d'Asie ont été repoussés un étage plus haut, ce qui est difficilement compréhensible. Il aurait été instructif de confronter un cabinet japonais à une paire d'encoignures de Jacques Dubois imitant cette laque à merveille… Par-dessus tout, la culture scientifique, qui aurait dû se trouver au cœur du propos, a été écartée. Aucun texte affiché ne vient même expliquer la spécificité du fameux vernis Martin.

Sumac. Il y a deux mille cinq cents ans, des laques somptueux (1) ont été exhumés des sépultures des Royaumes combattants. En Chine comme au Japon, on a retrouvé de la laque sur des objets vieux d'au moins six millénaires. Elle est tirée de la résine du toxicodendron vernicifluum, aussi appelé «sumac d'Extrême-Orient», qui, e