Kôichi Kurita aime la terre, son matériau de prédilection, avec laquelle il travaille depuis une vingtaine d’années à un vaste projet : constituer une bibliothèque des terres du monde, comme un grand livre à transmettre aux générations futures.
Depuis 1990, tous les jours, quel que soit l’endroit où il se trouve, il prélève ainsi une seule et unique poignée de terre. Après avoir parcouru une grande partie des villages du Japon, son pays d’origine, où il a recueilli pas moins de 35 000 échantillons, l’arpenteur s’intéresse depuis 2004 aux sols français. Ces poignées de terre, il les nettoie méticuleusement, il les met dans des flacons, les pose sur des coupelles ou sur des carrés de papier.
Principes. L'abbaye de Maubuisson, devenue centre d'art contemporain dans le Val-d'Oise, expose jusqu'au mois d'octobre quatre installations de cet artiste globe-trotteur, collectionneur de poussières millénaires génératrices de l'humanité. La terre est la matière la plus adaptée pour exprimer cela car «tout vient de la terre et tout retournera à la terre», souligne-t-il.
Dans leur présentation et leur mise en scène, les œuvres de Kôichi Kurita (né en 1962 à Yamanashi, à l’ouest de Tokyo) rappellent les grands principes de vie japonais que sont la simplicité, la sérénité, l’harmonie et l’équilibre, qui résonnent parfaitement bien ici, à Maubuisson, cet ancien lieu emblématique de la rigueur cistercienne.
Dans la salle du Parloir qui accueille les