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Exposition

Le Greco étoile de Tolède

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Du musée de Santa Cruz à l’église San Tomé, entre parcours et exposition, la cité castillane, où le maître vécut et qui fut sa matière première, célèbre les 400 ans de sa mort. Avec des œuvres venues de Paris, de New York, du Prado…
publié le 9 mai 2014 à 18h06

Quand il était à New York, Hemingway se rendait au Metropolitan Museum et se plantait devant Vue de Tolède, «la meilleure toile de tout le musée, et Dieu sait s'il y en a de bonnes». Le Greco l'a peinte entre 1597 et 1600, à Tolède, la ville où il a passé plus de la moitié de sa vie, celle où il est mort, en 1614. L'Espagne y célèbre aujourd'hui en grande pompe le quatrième centenaire de sa mort. Pour l'occasion, Vue de Tolède a fait le voyage, de même que le portrait assis du cardinal Fernando Niño de Guevara, grand inquisiteur à lunettes et en robe rouge, peint de 1600 à 1604, la barbe grise, l'air tristement concentré, la main gauche méchamment crispée sur l'accoudoir - une main rare chez le Greco -, la droite pendante, délicate, féminine, baguée, comme une algue alourdie par la conscience du pêcheur, comme un pinceau fatigué. Ils sont exposés, avec une centaine d'autres tableaux venus du Prado et d'ailleurs, du monde entier, dans le musée de Santa Cruz, l'antique hôpital situé en contrebas de la place de Zocodover. Pour le rejoindre, on passe sous une arche entre des bistrots et devant une statue de Don Quichotte, autour de laquelle se font photographier de plus en plus de Chinois - de même que les Européens, à Pékin, autour des lions de la Cité interdite.


A Tolède, où il est arrivé de Rome en 1577 à 36 ans, le Greco est chez lui, donc partout. Il y a l'Enterrement du comte d'Orgaz, le cœur de sa métamorphose bar