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Jean-Yves Jouannais: la guerre de A à Z

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Celui qui fut critique d’art puis écrivain, donne chaque mois depuis 2010 un spectacle/conférence/vidéo de son «Encyclopédie des guerres» au centre Pompidou.
Vue de l’exposition Comment se faire raconter les guerres par un grand-père mort. (Villa Arson/J. Brasille)
publié le 16 mai 2014 à 14h55

Adolescent, Jean-Yves Jouannais fonda avec quelques camarades la société Perpendiculaire qui enflamma le bocage poitevin à coup de sketchs picaresques. A mi-chemin de Rabelais et d’une pataphysique revue par Bret Easton Ellis, les perpendiculaires aspiraient à ne pas le rester, et envahirent donc Paris, pourvus de leurs physiques d’anges, d’un culot certain, et d’une acceptable formation universitaire. En bons Rastignac modernes, rejoints fugacement par Houellebecq, Jouannais et ses acolytes Bourriaud, Duchatelet, Kihm et Quintreau entreprirent de coloniser les magazines, les rayonnages de libraires et les agendas d’expositions.

Critique d'art influent, Jouannais devint même rédacteur en chef de la revue Art Press. Dans les années 2000, il délaisse fonctions et honneurs pour se destiner à ces « Artistes sans œuvres » auxquels il consacre un magnifique essai. Il s'agit d'un autoportrait en creux, puisque Jouannais est alors un quadragénaire n'ayant pas « fait œuvre ».

En 2008, il débute, quasi clandestinement, son «Encyclopédie des guerres», au Centre Pompidou (dédoublée à partir de 2010 à La Comédie de Reims). Chaque mois depuis, lors d'une conférence-performance érudite et pince-sans-rire, Jouannais «fait le pari de raconter, sous forme d'abécédaire, l'intégralité des conflits et de chacun de leurs aspects, depuis l'Iliade jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale».

L’exercice est si passionnant qu’il réunit une foule inlassable et de haute volée. A nu, au