Sight & Sound, le festival d'art numérique qui monte à Montréal, tient sa 6e édition de demain à dimanche. Il s'est choisi pour thème «Science Faction», invitant les artistes à proposer leur interprétation d'un futur en mutation, leur vision du «cyborgisme radical» et de la fusion homme-machine dans notre société de surveillance qui se rapproche toujours davantage du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley (1932).
Ironie de l'histoire, le festival laboratoire, qui défend un point de vue critique sur ces évolutions technologiques, a vu sa page Facebook bloquée à quelques jours de l'ouverture. En cause, deux photographies postées pour illustrer des performances, signalées trois fois auprès de Facebook comme «contenu abusif». On y voit un corps dénudé errer sur une décharge d'ordinateurs, après un crash internet (photo ci-dessus). Elles illustrent la performance biopunk UKI de l'artiste pionnière de l'art multimédia Shu Lea Cheang, basée à Paris, qui convoque des codeurs, artistes vidéo et musiciens noise de Montréal.
«Sorcières». «Depuis quand des images, certes étranges - et de fait, car les performances sont audacieuses, pour ne pas dire volontairement déstabilisantes - mais qui ne comportent que des corps nus dont on ne voit pas un millimètre de partie génitale, doivent-elles être considérées comme pornographiques ?» s'insurgent les programmateurs dans un communiqué. Un coup du