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Lee Ufan repense Le Nôtre

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Septième plasticien invité au château de Versailles, le Sud-Coréen parsème ses monumentales sculptures d’acier, redessinant les espaces conçus par le jardinier.
publié le 16 juin 2014 à 18h06

Après Jeff Koons en 2008, puis les années suivantes Xavier Veilhan, Takashi Murakami, Bernar Venet, Joana Vasconcelos et Giuseppe Penone, Lee Ufan est le septième artiste invité à investir le château de Versailles.

Né en 1936 en Corée du Sud, installé au Japon dès 1956 et régulièrement à Paris où il a un atelier depuis 1990, Lee Ufan est connu à la fois comme peintre et comme sculpteur. Mais c’est ce second volet de son travail et sa capacité à dialoguer avec André Le Nôtre qui ont conduit Catherine Pégard (la présidente du Château) et Alfred Pacquement (le commissaire de la manifestation, qui était déjà celui de Penone) à mettre sur le trône cette année celui qui, en 1969, fut l’un des fondateurs, puis le leader et le théoricien, du fameux mouvement Mono-Ha (littéralement «l’Ecole des choses»). Ici, il a choisi d’intervenir principalement dans le jardin.

En 2013, les manifestations organisées à l'occasion du 400e anniversaire de la naissance de Le Nôtre avaient rappelé la modernité de ce penseur d'espace. La façon dont il a abordé la perspective et poussé la ligne rappelait que, bien plus que le jardinier du roi, il était presque un artiste minimaliste ou conceptuel avant la lettre, dans l'esprit même des années 60 et 70 (on peut notamment penser à Robert Smithson ou Michael Heizer). Son sens de l'épure ainsi que son rapport au naturel et à l'artificiel, s'annonçaient comme un terrain de jeu idéal pour Lee Ufan, qui n'a pas raté l'occasion de faire ici une démonstr