Pour fignoler son personnage warholien et sa dégaine excentrique, Ultra Violet avait un secret cosmétique : elle se peinturlurait les lèvres de jus de betterave pour leur donner une teinte violacée.
De son vrai nom Isabelle Collin Dufresne, l’artiste et figure de l’underground des années 60 et 70 est décédée samedi à New York, où elle vivait en partie. Elle avait 78 ans et était née en 1935 dans une famille bourgeoise de La Tronche, près de Grenoble. Adolescente, elle étouffe dans le conservatisme et la pudibonderie d’un pensionnat catholique, les maisons de correction, et subit même une tentative d’exorcisme. Elle fuit alors à New York.
Gourou. Dans la bouillonnante scène artistique américaine de l'époque, elle rencontre Salvador Dalí qui, depuis sa chambre du St. Regis Hotel, joue au gourou décalé et manipulateur, invitant son entourage à vivre son mode de vie étrange. Elle devient son amante, l'une de ses muses-assistantes, talonnant la jalouse Gala ou l'ahurissante Amanda Lear. Lorsque l'Espagnol lui présente Andy Warhol, en 1963, elle passe d'un maître à l'autre, d'un genre à l'autre, du surréalisme au pop art.
Ultra Violet prend ce surnom en 1964 en référence à la non-couleur, invisible pour l'œil humain, lorsqu'elle investit la Factory, pour se donner une identité et rentrer dans l'anti-moule qu'est le studio de Warhol, véritable concentré de figures nocturnes, de junkies et d'artistes qui se vivent comme révolutionnaires, au bas mot