Né en 1934, Bernard Aubertin n’a jamais abandonné la recherche, dans la lignée de l’art radical qu’il a adopté dès le début des années 60. Cette nouvelle exposition développe ainsi trois séries de peintures, récentes variations autour de ses fondamentaux, parfaitement résumés dans ses mythiques « Tableaux-clous » : monochrome, action et cinétisme.
Côté couleur, le rouge domine largement, mais le blanc immaculé, l’insondable noir ou le doré mystique apparaissent régulièrement, comme un écho au performeur James Lee Byars, dont l’univers est proche. Car la peinture d’Aubertin résulte toujours d’une action, souvent violente et destructrice, avec recours régulier au feu ou à la frappe. Enfin, il est indissociable du renouveau de l’art cinétique, tant son œuvre explore les ressources du mouvement, de la répétition et de la variation. En 1961, il avait rejoint le Groupe Zéro, fondé trois ans plus tôt à Düsseldorf par Heinz Mack et Otto Piene, pour faire table rase de toute forme de création antérieure et élaborer une situation nouvelle, en harmonie avec les éléments physiques et naturels.
Cette avant-garde fortement internationale irradiait alors toute l’Europe : outre l’Allemagne et la France, Zéro avait des antennes aux Pays-Bas, en Italie, en Croatie... Ressuscité à Paris l’an passé (au Passage de Retz), Zéro fera de nouveau l’événement à New York d’octobre à janvier prochains, où le Guggenheim Museum célébrera ce visionnaire « compte-à-rebours pour demain ». Qui est totalement en