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Une bouffée d’inspiration exotique

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Ecrivains, cinéastes et designers se sont emparés de la fantaisie tiki.
Visage tiki en os gravé. (Photo Claude Germain)
publié le 22 juin 2014 à 18h06

Si tiki était un roman…

«Il n'existe aucune production littéraire contemporaine du mouvement tiki digne de ce nom ; la preuve, parmi tant d'autres, que l'establishment culturel américain n'a jamais daigné prendre cette mouvance au sérieux», déplore Sven Kirsten. Pour trouver une référence, selon le commissaire, il faut remonter plus d'un siècle en arrière, avec Taïpi, le premier roman de Herman Melville.

Cinq ans avant Moby Dick, l'auteur publie en 1846 le récit autobiographique de quatre mois d'aventures maritimes sous-titré Un regard sur la vie polynésienne. «Son père était un riche homme d'affaires qui a fini fou et ruiné ; aussi, comme traumatisé par cette déchéance, Melville croit-il découvrir aux îles Marquises une sorte d'éden qu'il n'a de cesse d'idéaliser, un peu à la manière du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot.» Extrait : «On n'y rencontrait aucune de ces milliers de contrariétés que l'ingéniosité de l'homme civilisé a su créer pour gâcher sa propre félicité.»

… un film…

Sans hésiter, Sven Kirsten évoque l'atmosphère de Je suis Cuba, chronique sociale de Mikhaïl Kalatozov, passé à la postérité pour Quand passent les cigognes (1957). En 1964, le cinéaste russe signe, à travers le portrait de quatre personnages, un film de propagande chiadé, caractérisé par ses mouvements de caméra insensés qui accompa