Jean de Loisy a réuni au centre Pompidou-Metz 200 objets aux formes simples, le plus souvent aux lignes courbes, datant de l’Antiquité ou provenant d’ateliers d’art actuels, et il nous dit : regardez, quelque chose se passe. Certes, mais quoi ?
Pour son commissaire, président du Palais de Tokyo depuis 2011, l’exposition «Formes simples» tente de mettre en relief la tension existant entre l’arbitraire de l’art, d’une part, et la nécessité de la physique, de l’autre. Un entre-deux dans lequel se développent ces formes à la fois rigoureuses et mystérieuses. Mais vous, vous penserez peut-être que cette belle réunion d’objets fluides est une célébration du sacré, un autel dressé à des forces supérieures dont on ne connaît guère la nature. Il n’y a, dans le fond, rien de contradictoire entre ces deux perceptions.
En 2008, au centre Pompidou de Paris, Jean de Loisy avait organisé l'exposition «Traces du sacré» qui montrait à quel point le rapport au sacré est une clé pour appréhender l'histoire de la création moderne. On y voyait, en particulier, une étude de Matisse pour la chapelle du Rosaire de Vence : un saint Dominique à la tête ronde, ou plutôt elliptique, bref c'était un simple trait. «C'est devant ce saint Dominique que j'ai commencé à m'interroger sur la fascination exercée par les formes simples», confie Jean de Loisy.
Hélice. Le résultat de cette réflexion est, six ans plus tard, l'exposition au centre Pompidou de Metz, dont le