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Disparition

On Kawara, le dernier jour

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L'artiste japonais, célèbre pour ses séries de dates peintes chaque jour, est mort jeudi à New York, à l’âge de 81 ans.
publié le 11 juillet 2014 à 16h48
(mis à jour le 12 juillet 2014 à 14h56)

Même mort, On Kawara tweete encore. Depuis le mois de janvier 2009, l'artiste japonais gazouille quotidiennement "I am still alive #art", et uniquement ces mots, en lettres de tailles souvent différentes, efficace méditation sur l'émerveillement d'être en vie, réduite à sa plus simple essence. Par un procédé d'automatisation de ses tweets, il réussit à se survivre. Mais On Kawara s'est éteint le 10 juillet à New York, où il vivait depuis 50 ans, à l'âge de 81 ans.

Avant twitter, c'étaient des télégrammes qu'il envoyait, portant cette mention "Je suis toujours en vie" ou bien, dans la même veine, des cartes postes avec "I got up at", suivi d'un tampon indiquant l'heure de son lever.

On peut voir une partie de la série I got up actuellement à la prison Sainte Anne d'Avignon, dans l'exposition "la Disparition des Lucioles" de la fondation Lambert. Kawara appartient à la génération de l'art conceptuel, c'est-à-dire d'un art où l'objet, l'artefact est moins important que l'idée elle-même. Il y avait quelque chose d'ironique et mélancolique à la fois chez On Kawara, puisque l'essentiel de sa production était des textes "déictiques", indiquant le moment où ils étaient réalisés, et se rapportant à des actions banales et répétées, du genre "j'ai lu" ou "j'ai rencontré", comme un échec volontaire à cerner ce qui