On avait déjà apprécié le travail des Luxembourgeois Martine Feipel et Jean Bechameil au salon du dessin contemporain, Drawing Now. Ils y présentaient une série d'œuvres découpées -Dernier Souffle- et évoquaient, avec leurs tours tombées en désuétude et dynamitées, la faillite des utopies modernistes des années 50 à 70. Au pavillon de l'Arsenal, à Paris, ils reviennent sur ce thème avec l'installation Un monde parfait: un ensemble de sculptures monumentales, répliques d'édifices emblématiques tels les 4 tours «nuages» du quartier Pablo-Picasso à Nanterre, la barre de la Cité des 4000 à la Courneuve, et les Orgues de Flandres, dans le XIXe arrondissement de Paris.
«En circulant autour des périphéries européennes, on a pris conscience de la dégradation, de la tristesse, du vieillissement des constructions de ces années-là. Autrefois, ces grands ensembles aux couleurs éclatantes étaient porteurs d'espoir, comme celui d'apporter le confort de la vie moderne à la classe ouvrière. Et ce fut sûrement aussi le plus grand mouvement architectural du XX