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Installation

«Un monde parfait», terrains (dé)constructibles

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Avec d'imposantes sculptures, Martine Feipel et Jean Bechameil explorent et transforment en ruines les constructions iconiques du XXe siècles.

Trouées, vidées de leur substance, ces sculptures (plus de 3 mètres 50 de haut et 4 mètres de long) en résine acrylique composent un groupe fragile, quasi-apocalyptique. (Photo Antoine Espinasseau)
Publié le 15/07/2014 à 16h14

On avait déjà apprécié le travail des Luxembourgeois Martine Feipel et Jean Bechameil au salon du dessin contemporain, Drawing Now. Ils y présentaient une série d'œuvres découpées -Dernier Souffle- et évoquaient, avec leurs tours tombées en désuétude et dynamitées, la faillite des utopies modernistes des années 50 à 70. Au pavillon de l'Arsenal, à Paris, ils reviennent sur ce thème avec l'installation Un monde parfait: un ensemble de sculptures monumentales, répliques d'édifices emblématiques tels les 4 tours «nuages» du quartier Pablo-Picasso à Nanterre, la barre de la Cité des 4000 à la Courneuve, et les Orgues de Flandres, dans le XIXe arrondissement de Paris.

«En circulant autour des périphéries européennes, on a pris conscience de la dégradation, de la tristesse, du vieillissement des constructions de ces années-là. Autrefois, ces grands ensembles aux couleurs éclatantes étaient porteurs d'espoir, comme celui d'apporter le confort de la vie moderne à la classe ouvrière. Et ce fut sûrement aussi le plus grand mouvement architectural du XX