On a percé le mur d’une issue et d’une fenêtre barlongues, à travers lesquelles on aperçoit presque toute la galerie 1 du centre Pompidou-Metz. Travelling cinématographique sans bouger. Au fond, comme des étoiles : un poster géant de Los Angeles nocturne occulte les fenêtres. A l’autre bout de l’étage, même bouchage avec une image de forêt. «La Décennie» se partage entre «ville, intérieur, nuit» et «nature, extérieur, jour».
La scénographie est de l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster : les œuvres sont plantées comme dans un paysage, on contourne, on picore, il y a des recoins, une bibliothèque de consultation avec table d’hôte en bois massif : Houellebecq, Mehdi Belhaj Kacem ou Douglas Coupland, une photocopie agrafée du catalogue de l’exposition «l’Hiver de l’Amour», en 1994 au musée d’Art moderne de Paris. Des posters de films côtoient des affiches d’expos. La promenade peut être sonorisée grâce à un audioguide qui donne accès à des interviews de témoins (Liam Gillick, Charles de Meaux, Jérôme Bel ou Wolfgang Tillmans) et à une playlist qui file un léger coup de vieux : de PJ Harvey et Sonic Youth pour le début de la décennie à Bonnie «Prince» Billy vers la fin. Dans une salle au sein même du parcours, enfin, une programmation vidéo de longs et courts : Paul McCarthy, Rosemarie Trockel ou Pipilotti Rist.
Générique. Le titre exact de l'exposition, «1984-1999. La Décennie», est une énigme qui se cache à peine : d'abord parce que les dates