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La collection Pinault en virée à Monaco

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ARTS Le Forum Grimaldi présente une quarantaine d’œuvres sur le thème du détournement.
«Hare», 2012, de Zeng Fanzhi rappelle l'oeuvre réalisée par Dürer en 1502. (Photo Z.Fanzhi Studio)
publié le 29 juillet 2014 à 19h16

Le Forum Grimaldi, à Monaco, est un monstre des années 90 échoué en bord de mer qui aurait avalé un vaste centre de congrès et une salle de spectacles. Chaque été, il consacre un budget conséquent à des expositions plutôt réussies. Cette année, il a invité François Pinault à montrer une quarantaine de pièces de sa collection.

Tous les artistes fétiches maison sont du voyage, de Jeff Koons à Damien Hirst en passant par Maurizio Cattelan. Sauf exception, la plupart de ces œuvres ont déjà été montrées à Venise ou dans les différentes destinations qui ont accueilli la collection de l’entrepreneur. La nouveauté vient de l’arrangement, qu’a su constituer Martin Bethenod.

C’est la première fois que le directeur de la Fondation Pinault s’essaie au commissariat d’exposition, et le résultat est plutôt plaisant à voir. Il a choisi comme angle l’interaction des créateurs d’aujourd’hui avec d’autres artistes, du passé ou de leur temps. Il a su ménager des regards obliques ou croisés pour valoriser ces hommages, énigmatiques, distants ou ironiques.

La première salle, qui s'intéresse aux détournements de la sculpture classique, est particulièrement réussie. Reprise par Urs Fischer en cire, sous une mèche allumée, l'Enlèvement d'une Sabine de Giambologna fond lentement jusqu'à finir en amas noirci informe.

Le Lièvre de Dürer, le Christ de Holbein, la Cène de Vinci, sont également repris avec verve ou gravité par des créateurs iconoclastes. Ici, chaque source