Est-ce qu’on peut dire que Guillaume Leblon peint à la truelle ? Oui, mais alors au propre, pas de manière figurée. D’ailleurs, il ne peint pas, il installe, il crée de l’espace, malgré le titre de la proposition, «A dos de cheval avec le peintre». C’est le cheval qui compte ici, le point de vue quand on est posé dessus. Le peintre, lui, se contente de regarder.
Sur le site de l'Institut d'art contemporain (IAC) de Villeurbanne, une courte vidéo montre le chantier de l'exposition. Quand ça commence, Leblon, 43 ans, fabrique du plâtre puis l'étale avec des assistants. C'est pour Giving Substance to a Shadow (2013), une œuvre en forme de salle entière : on en traverse un coin sur une passerelle métallique, comme un jardin japonais post-atomique. Sous nos pieds, des restes d'animaux, peut-être. Un bras de la passerelle s'avance dans la pièce. On a beau scruter, la photographie et l'espèce de petite échelle accrochées sur le mur face à l'entrée semblent inatteignables. Dans l'angle supérieur droit, un amas de cailloux collé au plafond, qui fait penser à un nid d'insectes. Vague menace, présence insolite. On ne saura pas exactement ce qu'on ressent : c'est une ombre («shadow») mais qui a un effet physique («giving substance»).
Pure poésie. L'ensemble est donc une promenade. Le visiteur n'est évidemment pas invité à «comprendre» mais à habiter, à glaner, à s'installer s'il le veut. L'architecture de l'IAC, habituelleme