Après Linda McCartney et ses images accessibles à tous les publics, le Pavillon populaire de Montpellier joue le parfait contrepoint avec le photographe français Patrick Tosani. Son univers est un somptueux choc visuel où les «Changements d'état» (titre bienvenu de l'exposition) sont perpétuels. Architecte de formation, il questionne tout autant la matière que la technique en construisant des images d'une précision envoûtante et déroutante. Sa force consiste à faire perdre immédiatement tout sens commun au visiteur en le confrontant à une autre réalité, notamment par l'une de ses spécialités : le déluge pictural et coloré. «Dans tout ce qu'il voit et édifie, Patrick cherche la substance, l'émanation d'un monde qu'il soupçonne plus complexe qu'il n'y paraît», explique François Cheval, commissaire de l'exposition et conservateur du musée Nicéphore-Niépce à Chalon-sur-Saône.
Toutes les images de ce photographe plasticien sont pensées comme des superpositions donnant un caractère instable aux choses et forçant le regard à penser autrement. Ainsi des projections d’images sur des maquettes recouvertes de terre, comme pour éteindre les couleurs des clichés précédents. Ou la photographie dans la photographie, avec ces images qui proposent un verso par le simple basculement d’une forme…
Chez Tosani comme dans la photographie, tout est affaire de contact. Avec la Cité (1983), l'une des images qui résume le mieux son art, il joue sur la matière et la couleur à travers d