Un artiste rencontré sur place, avec qui l'on sympathise, demande : «Et qu'est-ce qui fait qu'on décide d'écrire sur Liam Gillick dans Libération ?» Oui, c'est vrai. Ce n'est pas très gratifiant, Liam Gillick, 50 ans, né dans le Buckinghamshire (Grande-Bretagne). Libé en a pourtant déjà parlé. En 2005, en particulier, pour son expo au Palais de Tokyo. On connaît ses complicités avec Philippe Parreno, Angela Bulloch ou Douglas Gordon. Ça ferait presque une justification, par sympathie.
Liam Gillick, cependant, ça ne clignote pas (sauf Odradek Wall, d'après Kafka, qui brille un peu), ça ne s'adresse guère aux sensations (quoiqu'il y ait des couleurs, des formes, des paillettes mélangées à du cola qui colle aux basques), encore moins au sentiment. Ce serait plutôt un discours mis en objets. Une sorte de livre sur les problématiques contemporaines de l'art (institutions, commissariat, ontologie de l'œuvre) mais qui ne parle pas de lui-même et qu'il faut interroger. L'exposition «De 199C à 199D» ne se visite donc pas, elle s'utilise, plutôt : un studio modulable où l'on peut tourner un film, un ordinateur et son imprimante donnant accès à divers sites sur le 11 Septembre, un espace de conversation, etc.
Bien entendu, comme l'expérience le montre, personne n'utilise rien ici, on est dans une sorte de simulacre d'art participatif - si le participatif e