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Critique

L’art brut défriché en terre portugaise

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Près de Porto, les belles collections de Richard Treger et Antonio Saint Silvestre inaugurent le premier musée du pays consacré au genre.
«Sans titre», d'A.C.M. L'artiste nettoie à l'acide puis oxyde des centaines de pièces métalliques avant d'en faire des constructions. (Photo ACM. )
publié le 20 août 2014 à 18h06

Fraîchement retapée, l'ancienne usine qui accueille l'Oliva Creative Factory au sud de Porto expose depuis fin mai «Art brut, Breaking up the Boundaries», une collection notable de 600 pièces d'art brut et d'art singulier, proposée par les collectionneurs Richard Treger et Antonio Saint Silvestre. Le commissariat est assuré par le conservateur parisien Christian Berst. On commence par l'étage, où s'ouvre le lieu de l'art brut, «un pan de l'art encore inexploré pour une large part du public», selon Berst, qui assure la visite tout en vérifiant la qualité de conservation des œuvres.

Cathédrale. Contacté il y a un an à la suite d'une exposition à la Fondation Vieira Da Silva de Lisbonne en 2012 qui avait établi un record de fréquentation pour le musée, Christian Berst se voit en «passeur», «comme Richard Treger et Antonio Saint Silvestre», confie-t-il en pénétrant dans la première salle, espace tout en longueur, qui montre des classiques du genre : «historiques», tel le Suisse Wölfli (1864-1930) dont les compositions complexes et denses furent, d'après André Breton, «vitales au XXe siècle». Ou encore un extrait d'un carnet à dessins de l'Allemand Oskar Voll (1876-1935 ?), découpage quasi cinématographique d'une action entre soldats. Issu de la fameuse collection de Hans