De Paul Chan, on connaît généralement le cycle «Lights», réalisé de 2005 à 2007 et composé de projections au sol d'ombres un peu flippantes, de vitraux par où notre vie semble foutre le camp, quittant le ciel pour la terre et rarement le contraire. 1stLightmontre ainsi des nuées d'oiseaux, une sorte de crucifix, des téléphones portables vintage qui volent et, au bout d'un moment, des hommes qui tombent comme des tours du 11 Septembre. Pas tout à fait en mode tragique, plutôt des feuilles mortes au fil de l'eau. Il existe sept Lights, toutes visibles au Schaulager de Bâle, mais pas seulement, puisque «Selected Works», comme son nom l'indique, présente un choix d'œuvres, le plus vaste jamais montré, du New-Yorkais de Hongkong né en 1973. Chic, se dit-on : alors qu'on n'avait vu que des bouts de Chan ici (Biennale de Lyon) et là (Documenta), on va pouvoir se faire une idée globale du binz.
Orgie. Dès la première salle, on est précipité ailleurs : «Autres états, autres lois» se consacre aux débuts de l'artiste, vers 2002. Il ne faudra pas compter sur la logique conventionnelle pour nous la raconter. Le livret prévient : Paul Chan, ce ne sont pas que de jolies lanternes magiques. C'est plutôt «comment concevoir et organiser autrement le vivre-ensemble ?» Une question banale de l'art contemporain, à laquelle Chan répond par deux outils eux aussi bien reconnaissables : la documentation (des archives réarrang