Un ballet de haricots. Ou d'osselets, selon l'humeur qu'on veut bien adopter. La rétrospective Claude Viallat au musée Fabre de Montpellier déroule une chorégraphie inattendue autour d'un artiste qui a beaucoup ressassé cette sinusoïde primaire, mise en forme dans les années 60 sur des toiles non tendues.
L’artiste fut ce mouvement de retour à la peinture - et à la matière - qui s’est cristallisé brièvement en France aux lendemains de Mai 68 autour de l’école Support(s)/Surface(s). En un temps où les idéologues se pressaient d’annoncer la mort de la peinture, Claude Viallat s’est accroché à la toile, sans se laisser détourner d’une voie singulière dérivée d’une formation plutôt académique. Un peu isolé au milieu du parcours, un très joli portrait de son épouse, Henriette, compagne d’une vie, démontre sa maîtrise du dessin. La section consacrée à la tauromachie, brillantes saynètes en contrepoints, témoigne d’une jubilation de la couleur qui le pose en héritier de Henri Matisse.
Accident. L'œuvre de Claude Viallat, 78 ans, est liée à l'accident, née de la contingence. C'est presque par hasard qu'il a échoué à l'école des beaux-arts de Montpellier (lire ci-contre). Regardant intensément Courbet et Cézanne, l'artiste est passé par le paysage et la nature morte.
A Constantine, en Algérie, durant ses mois de service militaire, il s’am