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Ed Atkins, synthèse de la misanthropie

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Avec son installation vidéo «Bastards», le Britannique se crée un avatar dépressif en images 3D.
«Ribbons» (2014) Détail de l'installation «Bastards». (Courtesy Ed Atkins, Cabinet, London and Galerie Isabella Bortolozzi, Berlin.)
publié le 29 août 2014 à 18h06

Il y a trois écrans géants qui se tournent le dos, où un même type en 3D picole et monologue en anglais. En courant vite d’un écran à l’autre, on s’aperçoit que ce n’est pas tout à fait la même animation qui tourne. Parfois le type hulule du Bach a cappella en s’accompagnant lui-même : les trois vidéos lui permettent en effet, par un léger déphasage, de chanter en canon.

«Bastards» («salopards») est visible encore une semaine. Les Zürichois ont déjà profité de cette installation vidéo au printemps, et la Serpentine Gallery de Londres en août. On avait repéré le Britannique Ed Atkins, 34 ans, à la dernière Biennale de Lyon avec Even Pricks, histoire d'un singe qui invente la possibilité d'avoir un pouce renversé sur Facebook - au lieu de l'unique like ou tais-toi. Et comme il présentait aussi une autre œuvre (14 Rooms) à Art Basel en juin, on en déduit qu'Atkins est en train d'exploser sur les radars contemporains.

Dans un entretien vidéo en ligne pour Studiointernational.com, l'artiste expose les dessous de «Bastards», très liés aux questions du «trollisme, de la misanthropie», aux procédures d'adhésion collective quand on vit toute sa vie sociale en ligne. Son héros tatoué, vaguement skin, totalement «désespéré, horrifié et horrible», mais aussi «hystérique», emprunte sa voix, ses expr