Les vautours ont repris leur vol plané au-dessus du musée de Detroit. Une audience cruciale doit s'ouvrir ce mardi en vue de sauver le système des retraites de la ville, tout en permettant au musée de garder ses chefs-d'œuvre. Mais le New York Times a révélé une offre de dernière minute qui menace de faire exploser ce complexe échafaudage.
La collection, une des plus belles des cités américaines, est devenue un enjeu financier et symbolique depuis que la municipalité a été déclarée en faillite durant l’été 2013, entraînée par une dette équivalente à 14 milliards d’euros auprès des caisses de retraite et des organismes financiers. L’administrateur judiciaire, Kevyn Orr, a fait évaluer les quelque 60 000 pièces du Detroit Institute of Arts autour de 3,8 milliards d’euros. Mais les auditeurs soulignent que, mises sur le marché, elles pourraient perdre les trois quarts de leur valeur.
Icônes. En réalité, seule la fraction qui a été acquise grâce aux subventions municipales est véritablement menacée de vente. Ces 2 773 tableaux et sculptures ont été estimés par Christie's à un demi-milliard d'euros environ. Y figurent des icônes, comme un autoportrait de Van Gogh, le premier tableau de l'artiste acquis par un musée américain, évalué à 50 millions d'euros. Dans cette foire à l'encan, une fête de mariage de Pieter Bruegel l'ancien pourrait rapporter 75 millions, la Visitation, de Rembrandt, la moitié, une Fenêtre de 191