Un grand seigneur du Grand Siècle: l’antiquaire Jean Gismondi s’est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi, à 73 ans, nous ont annoncé ses filles, Sabrina et Divina qui ont repris sa galerie de la rue Royale à Paris. L’enterrement s'est tenu mardi à 15 heures à la cathédrale d’Antibes, sa ville natale où il s’était retiré depuis qu’il luttait contre le cancer. Une cérémonie est prévue dans deux semaines à Paris à l’occasion de la Biennale des antiquaires.
Spécialisé dans le mobilier Louis XIV, il avait acquis en 1976 un magasin au Louvre des antiquaires, cinq ans avant, le succès aidant, de s’installer en face de l’église de la Madeleine. Capable de dessiner un croquis sur une feuille à l’emporte pièce, il avait l’œil du connaisseur autodidacte. Parti de rien, il était devenu une figure du petit cercle de marchands qui ont exercé leur magistère sur cette période d’excellence du mobilier et des arts décoratifs, fournissant les collectionneurs fortunés à travers le monde. Mais il était différent. Il avait toujours dans sa mise ce léger désordre, ce défi imperceptible qui éveillait le charme de son regard. Dans ce milieu plutôt âpre, il s’était acquis une réputation d’intégrité et d’honnêteté, un homme incapable d’une méchanceté, fidèle et généreux en amitié.
Tous les jours, il allait manger au restaurant italien du coin, qu’il préférait aux grandes tables du faubourg Saint-Honoré. Il assumait un gauchisme libertaire incongru dans ces beaux quartiers. Il était fier de ses origin