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Arts

Xavier Veilhan, tableaux nocturnes

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A Paris, le plasticien présente «Systema Occam», une performance visuelle, musicale et méditative.
publié le 12 septembre 2014 à 19h26

C'est une sorte d'embarcation, avec ses mâts et ses cordages tendus haut. Des personnages entrent en justaucorps, l'un d'eux s'assoit sur un rameur qui fait office de groupe électrogène. Au va-et-vient de ses bras et jambes, avec un bruit de vent électrique (c'est la Tempête), des barres de led éparses sur la scène se chargent et se déchargent. Au fond, un grand rectangle de bois. A gauche, une boîte d'où les assistants du plasticien Xavier Veilhan, devenus performeurs ou interprètes, sortent divers objets, modèles réduits du vocabulaire sculptural de l'artiste, et les disposent sur un autre rectangle au sol. Puis, assis en cercle, ils entament un jeu percussif d'où naît une danse. On est passé à un autre tableau, on pense cette fois au Déjeuner sur l'herbe. Bientôt la danse se fait symboliste, peinture de Hodler ou faunes de Nijinski.

Archets. Les jeux sur la lumière s'accentuent, on passe à un véritable ballet d'art cinétique. La nuit est tombée dans le petit jardin du musée Delacroix, caché au sein de Saint-Germain-des-Prés, il n'y a plus qu'un éclairage à la bougie. Les personnages essaient les artefacts déposés à l'avant-scène, les portant, leur faisant faire des tours d'équilibre, en chapeau, en ciboire.

Pendant ce temps, une partie des interprètes reste assis, à tour de rôle, sur deux petites marches, côté cour. Un harpiste entre en scène, une des actrices se livre à une cérémonie du thé translucide. Les performeur