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Jules de Balincourt, îlots mystérieux

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Le peintre français installé à New York expose une vingtaine d’œuvres récentes en galerie parisienne.
«Underneath the Trees They Listened… and Heard Silence (Sous les arbres ils écoutaient… et entendirent le silence)», 2014. (Photo Gal. Thaddaeus Ropac, Paris, Salzbourg)
publié le 14 septembre 2014 à 17h16

Jules de Balincourt, Français de New York, 42 ans, est la sensation de saison, it-boy à magazines d'art 2011-2012. Si les Etats-Unis l'ont beaucoup vu, ce n'est qu'au printemps que le musée de Rochechouart, en Haute-Vienne, lui a ouvert ses portes. On peut cependant s'en régaler pour la troisième fois chez Thaddaeus Ropac, à Paris (IIIe), en 19 huiles figuratives de 2014, sur bois ou toile, d'un style qu'on qualifie habituellement d'outsider (autodidacte, brut) mais qui fait aussi bien penser à la palette fauve-expressionniste qu'aux carnets de voyage de Dupuy et Berberian - en plus torturé.

Ce qu’on peut dire en parcourant ces images, c’est que Balincourt joue à fond la carte du mystère narratif propre à la peinture baroque et rococo : que fichent ces gens dans le cadre ? Qui sont-ils, et à quelles activités étranges se livrent-ils ? Ils ont tous l’air échoués sur des îles (éventuellement dans des musées, qui sont des sortes d’îles, voire des grottes préhistoriques), livrés à une attente infinie qui ne paraît pas si malheureuse, mais qui est peut-être un peu lourde de folie.

Rave party. Prenons par exemple Underneath the Trees They Listened… and Heard Silence (Sous les arbres ils écoutaient… et entendirent le silence). Que voit-on ? La violence des couleurs de la prairie, entre rouge, jaune et rose, qui fait un paysage sous aci