Jules de Balincourt, Français de New York, 42 ans, est la sensation de saison, it-boy à magazines d'art 2011-2012. Si les Etats-Unis l'ont beaucoup vu, ce n'est qu'au printemps que le musée de Rochechouart, en Haute-Vienne, lui a ouvert ses portes. On peut cependant s'en régaler pour la troisième fois chez Thaddaeus Ropac, à Paris (IIIe), en 19 huiles figuratives de 2014, sur bois ou toile, d'un style qu'on qualifie habituellement d'outsider (autodidacte, brut) mais qui fait aussi bien penser à la palette fauve-expressionniste qu'aux carnets de voyage de Dupuy et Berberian - en plus torturé.
Ce qu’on peut dire en parcourant ces images, c’est que Balincourt joue à fond la carte du mystère narratif propre à la peinture baroque et rococo : que fichent ces gens dans le cadre ? Qui sont-ils, et à quelles activités étranges se livrent-ils ? Ils ont tous l’air échoués sur des îles (éventuellement dans des musées, qui sont des sortes d’îles, voire des grottes préhistoriques), livrés à une attente infinie qui ne paraît pas si malheureuse, mais qui est peut-être un peu lourde de folie.
Rave party. Prenons par exemple Underneath the Trees They Listened… and Heard Silence (Sous les arbres ils écoutaient… et entendirent le silence). Que voit-on ? La violence des couleurs de la prairie, entre rouge, jaune et rose, qui fait un paysage sous aci