En 2006, James Kirby composait une oraison à la culture rave avec le sombre mausolée The Death of Rave, vingt heures de musique construite à partir de fragments d'hymnes du dancefloor qu'il «dépouille de leur énergie et de leur esprit pour les transformer en ombres, en fantômes». La dark ambient de Kirby, qui déplorait l'incapacité de notre époque à accoucher d'un mouvement à la hauteur de cette utopie, revient en mémoire en pénétrant dans l'installation de Lauris Paulus présentée à Langenthal, chill out spectral et mutique, espace incertain aux murs badigeonnés de peinture phosphorescente où trônent des platines en verre.
Lauris Paulus est, avec Nicolas Brulhart et Emilie Magnin, responsable du WallRiss, espace d'art contemporain indépendant à Fribourg qui accueille l'autre versant, plus atmosphérique, du projet «Megarave-Metarave», trait d'union entre Suisse alémanique et romande. «Metarave I, it is only a fantasy», au-delà d'une simple nostalgie pour la culture des nineties,met en scène cet état de stase du néolibéralisme contemporain, où tout semble s'être figé en dépit de l'accélération technologique, où les époques se télescopent au point qu'il devient impossible de distinguer le passé du présent et du futur.
«Post-out.after» de Lauris Paulus.
Cette «atemporalité», décrite