Le gif est l'un des formats fétiches de Kim Asendorf, net-artiste allemand, né en 1981 et mis à l'honneur cette semaine par le festival Gamerz d'Aix-en-Provence, consacré aux jeux et à ses déclinaisons artistiques. Ses gifs animés psychédéliques se sont ainsi échappés d'Internet pour dégouliner sur les façades et écrans de l'Ecole d'art d'Aix-en-Provence, transfigurée par ces tapisseries hypnotiques.
Emblématique des débuts du Web, les gifs ornaient les pages personnelles avant d'être évincés par le format flash, qui était comme «une sorte de gif géant, le son en plus», souligne Asendorf. «Le gif est vraiment la technologie lo-fi de la fin des années 80, dit celui qui a commencé à s'amuser avec le format en 2000. Puis ils ont brutalement disparus. Plus personne ne les utilisait, avant leur grand retour ces trois dernières années. Ils sont réapparus d'abord sur la scène artistique, puis dans le design, puis partout: la mode, le commerce, la publicité, le journalisme. Tout le monde les utilise, c'est devenu un langage commun de la culture internet.» Au point qu'en 2012, l'Oxford Dictionaries USA l'a désigné mot de l'année, intronisant le verbe «to gif».