Où est passé l'avenir ? Sommes-nous condamnés à végéter dans un futur antérieur, à remâcher perpétuellement des vieux mythes - voitures volantes, robots humanoïdes et autres colonies spatiales ? Alors que la science-fiction, principale pourvoyeuse de ces visions, ne semble plus capable de les renouveler, Nicolas Nova, chercheur en ethnographie et design d'interaction, se demande dans son dernier livre, Futurs ? La panne des imaginaires technologiques (1), pourquoi l'avenir qu'on nous propose est le même que celui déjà soumis à nos grands-parents, tout en nous invitant à déporter notre regard vers les pratiques expérimentales et prospectives dans le champ de l'art ou du design.
Programmateur des conférences Lift, vouées aux technologies et à leurs implications sociales, il est membre du Near Future Laboratory, une agence d'innovation et de prospective à califourchon entre la Californie et l'Europe qui vient de publier un catalogue caustique de produits commerciaux fictifs qui pourraient exister dans un futur proche (lire ici).
Comment expliquez-vous que des trouvailles très «old school» de la science-fiction continuent d’irriguer tous ces nouveaux gadgets qui sortent de la Silicon Valley, des Google Glasses aux montres connectées ?
L’univers de la SF reste très prégnant pour beaucoup d’innovateurs. Mais cela ne signifie pas que ces appareils et interfaces seront domestiqués, appropriés et utilisés. Par ailleurs, les objets techniques présents dans les œuvres de science-fiction ont souvent été mal co