Pour ceux qui ont pu voir en 2008 la rétrospective Courbet au musée Fabre de Montpellier (Hérault), l'exposition consacrée aujourd'hui par la Fondation Beyeler au peintre français ne peut être qu'une immense déception. La seule surprise heureuse tient dans une pipe, accrochée à un mur, que l'artiste a baptisée «autoportrait», et qui semble résumer son orgueil frondeur. Sinon, la Fondation aligne des tableaux rendus difficilement visibles sous une lumière aveuglante, réfléchie par des murs blancs qui en aggravent la sombreur. La vision s'aggrave avec ceux couverts d'une vitre, comme Orsay en a pris la détestable habitude. Une vue de forêt, venue du musée de Bruxelles, est tellement abîmée qu'elle ne devrait pas figurer dans une exposition qui respecte le visiteur. Aucun panneau explicatif, aucun cartel ne lui est proposé. L'accrochage thématique concentre les défauts de la rétrospective de 2007 au Grand Palais sans pouvoir en déployer l'ambition (celle de Paris comptait 120 tableaux, contre 60 ici). Les grands formats aussi fondamentaux que l'Atelier du peintre et l'Enterrement à Ornans n'ont pu faire le déplacement d'Orsay.
Dans cet essai a contrario de Genève (lire ci-contre), sans angle ni réflexion neuve, dépourvu d'émotion, les organisateurs se sont contentés d'accrocher les tableaux par thème : les autoportraits (alors que leur signification diffère beaucoup selon les périodes), les paysages - les sources avec les sources, les baigneu