La foire de Frieze à Londres a un air de papillon: en quatre jours, elle s’évanouit. Ouverte mercredi, elle se fermera samedi. Quatre cents galeries environ se réunissent dans deux grands pavillons plantés dans Regent’s Park, chacune se débattant pour attirer la clientèle internationale qui a pris attache avec cette capitale. Un nombre croissant de professionnels de l’art choisissent de s’installer dans cette cité cosmopolite, où ils peuvent aller à la rencontre des collectionneurs russes, arabes ou français.
Dans cet environnement très concurrentiel, Frieze n’a pas pour autant une réputation bien établie. Les galeristes n’aiment pas beaucoup cette foire sous tente, qui a été l’année dernière prise d’assaut par la foule, si bien qu’il leur était difficile de conclure des affaires dans le calme. Son identité a toujours été incertaine. La section contemporaine ne parvient pas à rivaliser avec la Fiac (Foire internationale d’art contemporain) qui ouvre fin octobre à Paris au Grand Palais. En revanche, le pavillon pompeusement appelé Frieze Masters, plus chic, pourrait prétendre occuper la place de la Biennale des antiquaires qui traverse une forte crise d’identité.
Un géant en forme de saucisse
Entre les deux tentes, un bon quart d’heure de marche dans le parc, au milieu des sculptures provisoires installées par les exposants, où un écureuil tente de mordiller l'orteil d’un Pinocchio géant en bois de la galerie Perrotin, qui a l’air bien malheureux sous la bruine. La fréquentation est sensiblement moindre cet