Quelques jours avant la réouverture du musée Picasso à Paris, son directeur, Laurent Le Bon, nommé successeur d’Anne Baldassari au mois de juin, nous a reçus dans ses bureaux provisoires pour évoquer les projets de l’institution.
Depuis votre nomination à la tête du musée, qu’avez-vous découvert sur Picasso que vous ne sachiez déjà ?
D'abord et avant tout, le foisonnement créatif. Chaque jour qui passe, j'en découvre une nouvelle facette. Je suis venu ici sans a priori. Je m'intéressais déjà beaucoup à Picasso sans en être un spécialiste. Mais venir avec un regard contemporain sur l'œuvre donne beaucoup de portes à ouvrir. Notamment avec un projet que l'on aimerait développer pour septembre 2015, à l'occasion du 30e anniversaire du musée, sur une relecture de l'exposition inaugurale [celle qui ouvre ce samedi, ndlr], en mettant un accent sur le processus créatif. Picasso a réalisé entre 50 000 et 60 000 œuvres, il y en a environ 5 000 dans la collection du musée, et chacune ouvre des horizons. On se souvient que sa peinture des années 70 avait été décriée - notamment pendant les dernières expositions d'Avignon et après sa mort - et puis, elle a été réévaluée. Aujourd'hui, dans d'autres domaines moins connus - Picasso écrivain, Picasso réalisateur de mini-expositions dans son atelier, Picasso grand communicant - il y a des voies à explorer.
Est également prévu un projet sur Picasso et l’art contemporain, au Grand Palais…
Le musée national Picasso n’existe pas qu’à l’intérieur de ses murs. C’est important pour moi de défendre une institution ouverte. Pour les 30 ans du musée, nous avons donc un projet avec le Grand Palais et le centre Pompidou