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Arts: la mise ampli

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Au Magasin, à Grenoble, une exposition réunit peintures, vidéos et installations de musiciens passés par les «art schools» américaines et britanniques.
«Quiet Riot», 2013 de Aura Rosenberg. (Photo Courtesy A.Rosenberg et Martos Gallery)
publié le 29 octobre 2014 à 18h16

Une expo pour fans only, se dit-on d'abord. Les yeux sortent de la tête (des vieux punks), la mâchoire (des vieux hippies) s'allonge au seul énoncé du générique : Daniel Johnston, Jerry Garcia (du Grateful Dead), Don Van Vliet (mieux connu sous le nom de Captain Beefheart) ou Genesis P-Orridge (de Psychic TV) et Alan Vega (de Suicide), ces deux derniers «curatés» par John Armleder en personne. Quel rapport entre tous ces gens ? D'avoir changé la face de la musique, certes, mais aussi, et c'est le nœud de l'affaire, d'être des artistes plasticiens. Pas en amateur, mais de formation. Aussi ne trouvera-t-on ici ni Amanda Lear ni Paul McCartney, malgré leur talent de peintres bien reconnu. Rien que des musiciens sortis des art schools des années 60 et 70, ces écoles d'arts visuels britanniques et américaines où la pop music venait comme un complément naturel à la pratique plastique.

«Prince asiatique». L'exemple le plus évident de ce type de croisement reste le groupe Sonic Youth, qui réussit, entre 1988 et 1992, à aligner sur ses pochettes des images de Gerhard Richter, Raymond Pettibon et Mike Kelley, faisant ainsi davantage pour la cause de l'art contemporain auprès de la jeunesse que dix Frac réunis. S'il n'y a pas ici de Kelley exposé, on trouve en revanche une salle entière «autour de» John Miller (né en 1954), prof d'art et plasticien naviguant entre New York et Berlin, connu pour être le guitariste des Poetics (1977-