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Romantisme échevelé

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Charles Nodier et le baron Taylor à la fête à Paris.
Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), Monument druidique dans le bois de Trie dans la forêt de Lions. Dolmen, 1824. (Photo Thomas Hennocque /Fondation Taylor)
publié le 31 octobre 2014 à 18h16

C'était un peu avant la photo. Un peu après l' Encyclopédie. En 1810, le baron Taylor, «soldat, peintre, homme de lettres, dramaturge, administrateur de théâtre, inspecteur général des Beaux-Arts» , indique le catalogue, a l'idée d'une «description raisonnée des monuments qui témoignent de l'histoire de la France et, surtout, de protester contre l'abandon, voire la destruction, dont ils sont les victimes». Charles Nodier sera responsable des textes et un aréopage d'artistes assurera les dessins, vu que les vingt-trois volumes des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France aligneront finalement trois mille lithographies. Un monument iconographique brumeux, neigeux, pluvieux, nocturne, lunatique et souvent en ruine, dont l'exposition du musée de la Vie romantique permet de découvrir quelques planches, esquisses préparatoires et toiles sur des sujets semblables. Mais Nodier ne signera les textes que des deux premiers volumes, ne visitant pas plus loin que la Normandie et la Franche-Comté.

Si Taylor brille à la Fondation Taylor, on découvre rue Chaptal d'intéressantes illustrations, telles un délire du tout jeune Viollet-le-Duc (qui transformera bientôt le visage du gothique français à coups de restaurations quasi-disneyennes), représentant les environs d'Amiens comme un village polynésien, ou encore les œuvres de Pierre-Luc-Charles Cicéri et Léon Jean-Baptiste Sabatier, qui donnent envie fissa de relire tous l