Il y a quatre ans, Libération révélait la plus importante découverte d'œuvres de Pablo Picasso depuis sa mort, réalisée dans des conditions rocambolesques (lire Libération du 29 novembre 2010). La nouvelle fit le tour du monde. «Jamais n'a été trouvé en mains privées d'ensemble aussi important dont personne n'a eu connaissance», avait indiqué au journal Anne Baldassari, spécialiste du peintre, qui présidait le musée Picasso. Le tout pourrait désormais valoir 70 millions d'euros.
Aujourd'hui, il revient à la justice d'en écrire l'épilogue. L'électricien retraité de 75 ans et son épouse de 71 ans, Pierre et Danielle Le Guennec, retrouvés en possession de ce trésor, sont en effet renvoyés le 10 février pour trois jours devant le tribunal correctionnel de Grasse où ils auront à répondre de l'accusation de recel. Ainsi en a conclu la juge Catherine Bonnici, dans une ordonnance de quinze pages résumant les incroyables développements de l'affaire. Parallèlement, Me Anne-Sophie Nardon, représentant la fille de Jacqueline Picasso, a ouvert une procédure en revendication des œuvres, que la famille estime volées.
Incrédulité. Tout débute en 2010, quand Claude Picasso, le fils du peintre, est contacté pour faire authentifier des dessins. La démarche est indispensable pour les mettre en vente. Après av